Grâce aux hypnogrammes qui mesurent les signaux électro-chimiques produits par notre activité cérébrale, nous savons aujourd’hui comment fonctionne notre cerveau lorsque nous dormons. Nos neurones continuent à avoir une activité soutenue, mais elle se caractérise par un schéma différent de l’éveil.
Une nuit typique se compose d’une succession de trois à cinq cycles de 90 minutes en moyenne.
Chaque cycle est composé d’une alternance de deux types de sommeil : lent et paradoxal.
Pendant le sommeil non-paradoxal, nos ondes cérébrales se font de plus en plus amples et espacées.
Le paroxysme est atteint en sommeil profond, avec des ondes très amples et lentes. Il s’agit des ondes
Delta. L’amplitude de ces ondes Delta indique que les neurones sont très fortement synchronisés pendant le sommeil profond : des zones neuronales entières s’allument puis s’éteignent successivement.
Selon une hypothèse très répandue, cette synchronisation permettrait le tri et la consolidation des souvenirs récents.
Les ondes lentes permettraient le transfert des informations récemment apprises depuis l’hippocampe
(une structure au centre du cerveau, en forme de croissant, où se forment initialement les souvenirs)
jusque dans le cortex (siège de l’intelligence abstraite et des souvenirs de long-terme) pour un stockage
durable.
Pendant le sommeil paradoxal, à l’inverse du sommeil lent et surtout du sommeil profond, ses ondes
cérébrales sont très petites et rapprochées, signe d’une activité neuronale tous azimuts. Elles ressemblent à celles mesurées pendant l’éveil.
De manière générale, on ne sait toujours pas expliquer clairement le lien entre l’activité cérébrale du
sommeil paradoxal et son rôle...
STADE 1 : sommeil lent très léger (phase d’endormissement)
On se sent comme sur un nuage. Le corps se détend, on commence à se ressourcer. On entend les bruits, mais on ne souhaite pas y répondre.
Ondes Alpha. Ce sont les ondes de la détente et de la régénération, des pensées calmes et claires.
STADE 2 : sommeil lent léger
On entend encore, mais on ne comprend plus.
Ondes Thêta. Ce sont les ondes de la régénération nerveuse, de la synchronisation des deux
hémisphères cérébraux, des rêves, du subconscient.
STADE 3 : sommeil lent profond
On n’entend plus rien, on est coupé du monde. Tout le corps est détendu, la respiration ralentit,
la température corporelle baisse.
Ondes Delta. On dort alors profondément (sérotonine), sans rêves. Ce sont les ondes de la régénération
globale.
STADE 4 : sommeil lent très profond
On dort très profondément, c’est dans cette phase que le corps se
repose vraiment, qu’on fabrique le mieux l’hormone de croissance, donc les systèmes de défense et de régénération de l’organisme. La mémoire se renforce, c’est le début des rêves.
Ondes Delta. Ces ondes sont associées à deux hormones anti-âge, la DHEA et la mélatonine. Les ondes
Delta aident à la suppression de la production de cortisol, hormone liée au stress et à un vieillissement
accéléré.
STADE 5 : sommeil paradoxal
Ce sont les rêves, c’est là qu’on classe et qu’on filtre ce qu’on a vu et appris la
journée d’avant. C’est le reboot de son disque dur cérébral. Cette phase dure entre 10 et 20 minutes.
Lors du sommeil paradoxal, les yeux s’agitent intensément sous les paupières, la nuque devient raide, tout comme le sexe de l’homme.
Se souvenir de ses rêves est le signe d’un bon fonctionnement cérébral : les personnes qui se souviennent le mieux de leurs rêves sont souvent les plus créatives. En fait, rêver est indispensable au bon fonctionnement de notre cerveau.
Ondes Gamma. L’activité cérébrale et neuronale est à son sommet, comme pendant les processus créatifs ou les résolutions de problème complexe. Les rêves les plus vifs surviennent au cours du sommeil paradoxal. La plupart des phénomènes de somniloquie (parler pendant son
sommeil), de terreurs nocturnes et de somnambulisme apparaissent au cours de ce stade.
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